Des femmes telles que Lady B (Cameroun), Amee (Côte d’Ivoire), Lydol (Cameroun), Fatine (Maroc), Meriem (Algérie) et Huguette (Burundi) ont trouvé dans l’art du slam une manière de s’exprimer, un exutoire, dans une société où on leur demande souvent de se taire (et de ne pas parler en public). Avec leurs analyses critiques, incisives et bienveillantes des rôles de genre, des inégalités et de la violence, et leurs performances gracieuses, ces femmes entraînent leur public dans l’extase et le mouvement. Elles sont des voix très influentes et proéminentes sur la scène slam en Afrique (et au-delà). Cependant, leur position dans ce milieu majoritairement masculin n’est pas claire.
Nous les avons interviewées lors d’événements slam où elles ont joué un rôle important sur scène : la Coupe de Slam 2018 et Slam et Eve en 2019 à N’Djamena, au Tchad. Le film « Les femmes s’enflamment en slam » est basé sur les interviews de 2018. Lady B a livré une performance exceptionnelle dans le montage slam, Amee et Lydol sont présentes sur la scène depuis longtemps et sont des exemples pour la jeune génération représentée dans ce film par Fatine, Meriem et Huguette, qui ont toutes participé au CASP (Coup d’Afrique de Slam Poésie). Ce film marque le début d’un projet dans lequel nous représenterons les femmes du slam au cinéma et dans l’histoire.
Les femmes inspirent d’autres femmes par leurs histoires et leurs connaissances, et cela se transmet de génération en génération.
Amee raconte l’histoire de sa mère intelligente qui, en tant que femme au foyer, s’occupait des enfants et ne pouvait pas faire ce qu’Amee fait aujourd’hui : faire entendre sa voix et partager son histoire avec un large public. En réalisant son rêve, Amee porte en elle celui de sa mère.